Gagnon Frères : l’inspirante relève d’un fleuron centenaire

24 octobre 2025 par Banque Nationale La Presse Petites et moyennes entreprises Acheter une entreprise
Portrait de Jordan Di Corpo pour l’article sur le reprenariat de L’amour du pain

Les occasions de repreneuriat peuvent surgir n’importe où, y compris au sein du couple. Cela a été le cas pour Virginie Théberge, qui a repris le flambeau de Gagnon Frères, l’entreprise familiale de son conjoint et l’un des plus importants détaillants de meubles au Québec. Découvrez le plus récent chapitre de l’histoire d’un commerce fondé en 1904.

Cet article est d’abord paru dans La Presse le 14 octobre 2025.

Coup de cœur pour la PME

Après ses études universitaires en sociologie, en psychologie et en éducation, Virginie a travaillé comme consultante pour de grandes entreprises du Saguenay. Elle a passé quelques années à guider les autres vers le succès, jusqu’à ce qu’elle songe à se lancer en affaires elle aussi.

Son conjoint, Frédéric Gagnon, lui a plutôt proposé un mandat de deux ans qui piquait sa curiosité : elle s’est engagée à revoir l’ensemble du marketing chez Gagnon Frères, l’entreprise que dirige la famille Gagnon depuis trois générations.

Virginie a accepté cette mission, qui l’a amenée à découvrir l’industrie du meuble et les rouages d’une petite et moyenne entreprise (PME). Elle a pris goût à l’environnement qui contraste avec le cadre typique des grandes entreprises.

« J’ai eu le coup de foudre pour la PME, où les choses bougent rapidement. L’adrénaline et le rythme différent me parlaient énormément. »
—  Virginie Théberge, présidente et repreneuse de Gagnon Frères

De partenaires de vie à partenaires d’affaires

Pendant deux ans, Virginie a collaboré avec tous les départements de Gagnon Frères. Elle a constaté un immense potentiel, et ses projets d’amélioration ont été chaudement accueillis par l’équipe. La professionnelle a multiplié les initiatives à un moment où Frédéric, de 15 ans son aîné, en avait déjà beaucoup sur les épaules et souhaitait plutôt ralentir le rythme.  « On s’est demandé à quoi ressemblerait la suite », se souvient Virginie. 

Le passage du flambeau a fini par se faire tout naturellement, sans flafla ni nomination officielle. Le mandat initial de deux ans s’est développé en projet de repreneuriat.

En saisissant cette occasion, Virginie s’est économisé plusieurs étapes du démarrage traditionnel. « Gagnon Frères possédait déjà un patrimoine avec une clientèle, une réputation, ainsi que des années d’expertise et de savoir-faire, fait remarquer Elaine Tremblay, directrice principale, Transfert d’entreprises, à la Banque Nationale. Elle a pu se concentrer sur l’évolution de la structure existante. »

Moderniser, centraliser et rayonner

Par ses interventions, Virginie assume avec brio la responsabilité première de la relève d’affaires.

« Reprendre une entreprise, ce n’est pas seulement continuer ce qui existe; c’est lui insuffler une nouvelle vision, la moderniser, la faire croître et la transformer. »
—  Elaine Tremblay, directrice principale, Transfert d’entreprises, à la Banque Nationale 

Portée par une vision moderne, l’entreprise mène une transformation ambitieuse de ses activités :

  • centralisation des finances et du marketing, et uniformisation des bonnes pratiques de gestion et de vente;
  • construction d’un centre de distribution de 140 000 pieds carrés (13 000 mètres carrés) — l’un des plus gros de Saguenay — permettant à tous les magasins d’offrir une quantité de produits communs beaucoup plus importante;   
  • investissements dans les actifs, notamment en se dotant d’un progiciel de gestion intégré qui procure un meilleur accès aux données de vente, en rénovant les magasins et en développant les marchés de Québec et de Lévis.

Un succès d’équipe

Avec l’évolution rapide des technologies et des comportements d’achat, gérer un réseau de détaillants est devenu d’une grande complexité; une seule personne ne peut pas tout faire. « J’ai réalisé vite que je suis une fille d’équipe, qu’il faut m’entourer d’une gang forte », ajoute Virginie Théberge.

En cours de transition, elle a accueilli comme actionnaires minoritaires trois personnes clés, choisies pour leurs expertises complémentaires, mais aussi identifiées comme une relève potentielle à long terme. « Cette démarche s’inscrit dans une stratégie bien réfléchie de transfert graduel des savoirs, des responsabilités et du pouvoir décisionnel, ce qui assure la pérennité de l’organisation à long terme », souligne Elaine Tremblay.

Partenaire de longue date, la Banque Nationale accompagne Gagnon Frères depuis sa fondation, ce qui fait de cette entreprise l’une des plus anciennes clientes de l’institution financière. La complicité entre la Banque Nationale et la famille Gagnon se révèle particulièrement florissante puisque l’accompagnement se fait sur les volets commercial et personnel grâce aux plans de croissance, aux acquisitions et à la gestion du patrimoine familial.

« Comme propriétaires d’entreprise, on ne dit pas assez souvent à notre banque à quel point on l’aime. Mais la Banque Nationale nous a vraiment bien préparés pour l’avenir, tant sur le plan des investissements que sur le plan humain. »  
—  Virginie Théberge, présidente et repreneuse de Gagnon Frères 

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D’ici 2035, près de 120 000 PME québécoises pourraient fermer, faute de relève1« Plutôt que d’y voir une perte, et malgré l’incertitude, on peut considérer ça comme 120 000 occasions à saisir, fait valoir Elaine Tremblay. Tout n’a pas besoin d’être parfait pour se lancer en affaires; l’avenir se bâtit maintenant. »

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