Argent de poche: combien donner à vos enfants?

31 octobre 2018 par Banque Nationale
argent de poche

Selon les dernières études, 30 % des Québécois donnaient de l’argent de poche à leurs enfants. Vous hésitez à donner une petite allocation à vos plus jeunes? Voici quelques conseils d’experts et témoignages de parents pour vous aider à y voir plus clair.

Argent de poche : combien et comment?

Pour Hélène Hétu, conseillère budgétaire, ACEF Rive-Sud, donner de l’argent de poche à ses enfants est une question personnelle. Elle insiste sur la nécessité, en tant que parent, d’être bien aligné sur sa capacité budgétaire.

Selon Claire Leduc, fondatrice de la méthode Le parent entraîneur, l’argent de poche est idéal pour apprendre aux enfants à gérer leurs économies. « Verser 1 $ ou 2 $ par semaine, dès l’âge de 5 ans, met l’enfant en contact avec la réalité de l’argent. »

Marie-Josée, mère de deux ados de 13 et 15 ans, verse de l’argent de poche à ses enfants depuis qu’ils ont 7 ans. À cette époque, elle et son conjoint leur versaient 5 $ par semaine. Aujourd’hui, sans en augmenter beaucoup la somme, ils ont plutôt changé la fréquence des versements; ils leur versent 25 $ par mois. « C’est une façon de leur apprendre à gérer les entrées d’argent en fonction de leurs dépenses », explique Marie-Josée.

Amélie, quant à elle, ne verse pas d’argent de poche à ses enfants de 6 et 8 ans. Ils possèdent tout de même une tirelire pour l’argent reçu en cadeau. « Ils savent qu’ils ont de l’argent, mais ils ne savent pas exactement combien », dit-elle.

Augmenter la somme et responsabiliser?

Lorsque les enfants vieillissent, ils peuvent prendre des responsabilités. Vous pourriez faire l’exercice budgétaire avec l’enfant et évaluer les sommes allouées à ses dépenses mensuelles. Si vous le rendez responsable de celles-ci, pensez à augmenter l’argent versé en conséquence. « L’important, dit Mme Leduc, c’est d’y aller progressivement. » L’enfant devra faire des choix pour pouvoir payer les dépenses essentielles.

Pour cette dernière, donner 50 $ ou 80 $ par mois à un enfant de 12 ans, en tenant compte du lieu de résidence, et en lui demandant de payer son transport, une partie de ses vêtements, son maquillage ou ses jeux vidéo, peut être réaliste.

Marie-Josée est consciente que le montant versé est plutôt bas pour des ados, mais elle et son conjoint paient les vêtements, la passe d’autobus et les sorties au cinéma. Ils songent à augmenter la somme versée tout en leur demandant d’être responsables de certaines dépenses. Pour le moment, ils continuent de les accompagner et les amènent à réfléchir au processus d’achat dans un souci de leur apprendre à évaluer la valeur des choses et d’éviter la surconsommation.

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Une tâche pour des dollars?

Marie-Josée s’est toujours opposée à rétribuer les enfants pour les tâches quotidiennes. « Nous sommes une famille, on s’aime et on s’entraide. Ça ne se monnaye pas. » C’est également l’avis de Mme Leduc, qui mise sur le sens des responsabilités dans le noyau familial.

D’un autre côté, Mme Hétu propose de faire une liste des tâches qui sortent de l’ordinaire qui pourraient mériter une rétribution. Ceci peut être un incitatif pour un enfant qui a un projet précis et qui cherche des façons de faire augmenter son épargne.

Une autre option intéressante, selon Mme Leduc, serait de confier à votre enfant une tâche pour laquelle vous auriez payé une tierce personne, et lui donner de l’argent en retour. Il est important d’expliquer quelles sont vos attentes et que si elles ne sont pas atteintes, il perdra le contrat. « Nous les habituons donc à travailler de manière sérieuse pour un salaire. »

Patricia, maman d’un garçon de 12 ans, travaille dans le domaine du crédit. Elle a choisi de ne pas verser de montant fixe. Elle a plutôt associé des tâches à des montants. Son garçon doit vivre avec ses décisions. « Certaines semaines, il n’a pas de sous », dit-elle.

Comment inculquer la valeur de l’argent?

L’idée de faire manipuler physiquement des dollars peut aider les enfants à mieux en comprendre la valeur. Vous pourriez troquer le plastique pour le comptant et jouer au magasin ou placer l’enfant en situation réelle, à l’épicerie, et lui demander de payer une pinte de lait. « Donnez-lui plus d’argent que nécessaire et laissez-le se débrouiller », suggère Mme Hétu. Il va sans dire que l’enfant doit savoir compter, un peu.

Discuter ouvertement avec ses enfants de la différence entre les besoins et les désirs est aussi une bonne idée, selon Mme Leduc. « Si votre enfant a besoin d’un pantalon et que vous êtes prêt à payer 20 $, mais qu’il désire celui qui est griffé à 50 $, vous pourriez lui laisser le soin de choisir l’article plus cher, tant qu’il paie la différence. »

Patricia considère que son fils ne fait pas encore de demandes déraisonnables pour lesquelles elle lui demanderait de contribuer. « On verra s’il a un jour des goûts plus luxueux. » Elle ne rate toutefois pas l’occasion de parler d’argent avec lui. « Il est très au fait de la valeur des choses et de ce qu’est l’endettement », affirme-t-elle.

Amélie et son conjoint ont établi, avec leurs enfants, que s’ils brisent quelque chose, ils devront prendre l’argent dans leur tirelire pour le rembourser. « Nous voulons leur inculquer la valeur de l’argent », souligne Amélie.

Comment transmettre l’importance de l’épargne?

Verser de l’argent de poche permet d’évaluer la personnalité financière des enfants, au-delà du modèle des parents. Mme Leduc juge qu’il est important de montrer aux enfants à épargner. « Vous pouvez décider de leur montrer à être économe, même si vous êtes dépensier », note-t-elle.

C’est une belle notion à explorer ensemble. Vous pourriez introduire l’idée d’économiser une partie de la somme reçue pour des projets à long terme. Pendant que votre enfant économise pour une planche à roulettes, vous pourriez miser sur votre REEE, votre REER ou sur les prochaines vacances en famille.

« Mes enfants ne sont pas dépensiers, je suis chanceuse, note Marie-Josée, et ils se contentent souvent de peu. » Malgré la somme qui semble peu élevée, les deux enfants réussissent à économiser.

Mme Leduc ajoute qu’apprendre à gérer la frustration de ne pouvoir acheter l’objet de leur désir dans l’instant est essentiel. Elle nous suggère d’éviter de prêter de l’argent combler la différence lorsque les enfants veulent acheter un article. « S’ils veulent quelque chose, on regarde les économies et on les aide à évaluer s’ils en ont assez. »

Les experts et les parents estiment qu’il n’y a pas de recette miracle en matière d’argent de poche, mais qu’il est important de leur apprendre tôt à gérer de l’argent pour en faire des adultes responsables. Dans tous les cas, il est primordial de respecter son budget avant de verser de l’argent de poche aux enfants.

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