Dollarama, qui compte plus de 1 600 emplacements au Canada, détient déjà une participation de 60,1 % dans Dollarcity, un détaillant de produits à bas prix d’Amérique latine. Avec sa plus récente acquisition, Dollarama étend sa portée à un nouveau marché international, présentant un potentiel de croissance structuré grâce à une plateforme bien établie.
Même si certaines sociétés canadiennes se méfient des fluctuations importantes de leurs placements en cette période d’incertitude économique, une réflexion stratégique devrait continuer d’être envisagée : maintenir une stratégie de fusions et d’acquisitions bien réfléchie. « C’est un environnement qui avantage les entreprises prêtes à se montrer offensives et défensives et à tirer parti des fusions et acquisitions », explique M. Savard, directeur général et chef, Fusions et acquisitions et conseil en capital privé, Banque Nationale.
Le marché demeure actif pour tous les acteurs
« Au début de 2025, le contexte de fusions et acquisitions était très favorable », ajoute M. Savard. En effet, les taux d’intérêt étaient en baisse et l’enthousiasme des investisseurs était élevé. Selon un rapport de McKinsey, le capital-investissement mondial dispose d’environ 2 billions de dollars en fonds disponibles (montant du capital engagé, mais pas encore déployé) pour acheter des entreprises partout dans le monde, y compris au Canada.
Même si cette année a été marquée par un contexte d’affaires très imprévisible, M. Savard affirme qu’il existe encore des opportunités au Canada pour les acheteurs et les vendeurs avisés. Des transactions sont même toujours en cours.
Les objectifs varient, allant de l’augmentation de la présence d’un client ou d’un fournisseur dans de nouveaux marchés à la cession de lignes d’affaires non stratégiques ou à la vente pure et simple de sociétés. Quel que soit l’objectif, les fusions et acquisitions ne se font pas du jour au lendemain. Ni l’acheteur ni le vendeur ne souhaiteraient précipiter le processus.
Une préparation minutieuse est cruciale pour les vendeurs afin de maximiser la valeur et pour les acheteurs afin d’optimiser les bénéfices de la transaction sans surpayer.
« Il ne faut pas se retrouver à devoir improviser juste avant la conclusion d’une transaction en raison d’une diligence insuffisante et d’un manque de planification de l’intégration », précise M. Savard. « Un manque de préparation et un soutien juridique et financier inadéquat peuvent nuire aux avantages financiers et opérationnels que peuvent procurer des transactions de fusions et d’acquisitions bien exécutées. »
Une stratégie rigoureuse est essentielle
Le défi pour de nombreuses sociétés est le manque d’expertise interne en matière de fusions et acquisitions. La collaboration avec des partenaires chevronnés peut être avantageuse pour les acheteurs et les vendeurs.
Des conseils avisés permettent aux vendeurs de déterminer leurs objectifs et ce qu’ils peuvent faire pour obtenir les meilleurs résultats dans le cadre d’une transaction : de la conception optimale du processus et de la stratégie de négociation à la structuration et à la conclusion de la transaction. Pour les acheteurs, l’objectif est d’intégrer une planification personnalisée des fusions et acquisitions dans des plans de croissance plus larges, à l’aide de conseils sur la sélection des cibles, l’approche de la stratégie et l’exécution de la transaction.
Au fil des ans, la Banque Nationale a aidé des sociétés canadiennes à prendre de l’expansion à l’étranger et a soutenu des investisseurs internationaux qui cherchaient à acquérir des sociétés au Canada. Selon M. Savard, les conseillers en matière de fusions et acquisitions doivent favoriser les liens à l’échelle mondiale pour s’imposer sur le marché actuel.
« Nous couvrons près de 1 000 fonds à l’échelle mondiale, y compris des fonds de placement privé, des fonds de gestion de patrimoine, des caisses de retraite autogérées et tous les principaux fonds souverains. Le Canada suscite beaucoup d’intérêt, même dans le contexte actuel d’incertitude commerciale. »
Une planification adéquate et une exécution rigoureuse, soutenues par des conseillers juridiques et financiers tiers chevronnés, contribuent à réduire les risques liés aux transactions. Elles permettent aussi de naviguer à travers l’incertitude actuelle pourrepérer et exploiter les opportunités d’achat et de vente.
« Les entreprises qui ont des stratégies de fusions et d’acquisitions bien ficelées peuvent profiter de la volatilité et conclure des transactions avantageuses, tandis que leur concurrence demeure inactive », ajoute M. Savard.
Celui-ci s’attend à une augmentation du bassin de sociétés dans des secteurs comme l’énergie, les matériaux de base, les technologies, les services et certains secteurs des produits de consommation et industriels, qui cherchent à acheter, à vendre ou à trouver des partenaires pour croître.
Malgré la volatilité actuelle, il y a toujours des façons de saisir les opportunités. « Ce qu’il faut retenir, c’est que les fusions et acquisitions demeurent un outil pertinent et très efficace de développement des entreprises, peu importe le marché. »